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Trouble affectif saisonnier: Tout revient à la lumière !

La dépression saisonnière, appelée également «trouble affectif saisonnier», représente un état dépressif lié, dans la majorité des cas, au manque de lumière naturelle. Cette dépression concerne, évidemment, les populations des pays nordiques, où, dès les premières semaines de l’automne, le ciel revêt son manteau grisâtre et le garde jusqu’au printemps. A défaut de soleil, de rayons doux et chatoyants à la fois, le moral chute d’un cran ! Néanmoins, la dépression liée à la saison peut, aussi, concerner les personnes vivant dans les pays un peu trop chauds, où la canicule devient dure à supporter et où les rayons du soleil agressent les yeux et les nerfs… Pour les uns comme pour les autres, les solutions demeurent standard et se résument parfois en la prescription des antidépresseurs associés à quelques séances de psychothérapie. Les personnes déprimant sous l’effet de la luminosité en excès trouveraient refuge dans des foyers bien climatisés et à la lumière tamisée le temps que cela passe.  Pour ceux qui vivent mal la grisaille, d’autres solutions sont envisageables.

Il est bon à savoir que la lumière du jour diffère sensiblement de la lumière artificielle. La première joue un rôle déterminant aussi bien dans le bon fonctionnement de l’horloge biologique interne que dans la garantie de la bonne humeur. En été, la lumière du jour peut dépasser les 100.000 lux. En hiver, elle risque de se plafonner à seulement 2.000 lux, soit une chute vertigineuse qui ne laisse pas les sensibles insensibles ! Aussi, la dépression saisonnière survient-elle. On ne peut parler de trouble affectif saisonnier que lorsque cet état dépressif se perpétue deux années successives et durant la même période, soit en automne et en hiver.

Quand le soleil se fait rare

En Occident, la dépression saisonnière hivernale touche 18% des Canadiens, 9,7% des Américains et jusqu’à 4,6% des Européens. Les études montrent que les femmes Y sont plus sujettes, soit entre 70 et 80%. L’on note aussi que les personnes les plus à risques sont celles qui souffrent déjà d’une dépression classique ou de troubles bipolaires. Dans leur cas, il y a lieu  de recrudescence dépressive de l’ordre de 15% pouvant même conduire aux idées suicidaires. Et plus on s’éloigne de l’Equateur, plus la prévalence de la dépression saisonnière augmente car le soleil se fait rare. En Alaska, par exemple, où le soleil s’éclipse durant un mois, 9% de la population est sujette à la dépression saisonnière.

Les rayons lumineux et les neurotransmetteurs

Toute la question tourne autour du rapport de cause à effet entre la lumière et la dépression ! Une question qui avait intrigué le Dr Norman E Rosenthal, en 1984. C’est lui, psychiatre, qui avait découvert cette corrélation. La dépression se nourrit de la lumière artificielle. En revanche, la lumière naturelle, elle, joue un rôle capital dans le bon fonctionnement de l’horloge biologique interne ainsi que dans la sécrétion de certaines hormones. Ce sont les rayons de la lumière du jour qui régissent le cycle réveil-coucher ainsi que la sécrétion de la sérotonine (hormone du bonheur). Une fois pénétrant l’œil, les rayons de lumière se transforment en signaux électriques qui agissent sur les neurotransmetteurs. C’est dire que les causes sont purement scientifiques et ne sont aucunement de simples caprices.

Jeux de lumière

Pour prévenir cet état dépressif qui risque de durer autant que la grisaille perdure, il convient de miser sur la luminosité du logis. Opter pour des lampes assez puissantes, pour une luminosité plus prépondérante, pour des peintures de couleurs claires et pastel et user des miroirs pour accroître la sensation du jour durant les mois où le jour se fait trop court.  Quant aux personnes pour qui la dépression saisonnière risque d’aggraver une dépression classique ou un épisode dépressif lié aux troubles bipolaires, la luminothérapie s’avère être la solution. L’idée étant de s’exposer quotidiennement, à la même heure, —le matin— à une forte lumière produite par une lampe spéciale, produisant pas moins de 10.000 Lux. On commence par 15 minutes par séance pour atteindre 45 minutes par séance, et ce, durant une cure d’un mois. L’efficacité de la luminothérapie a été prouvée dans 85% des cas.

* Source : www.passeportsante.net

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